Cette revue systématique, intitulée « A Systematic Review of Life Satisfaction Experiences Among Childfree Adults », explore les liens entre le fait de ne pas avoir d’enfants et la satisfaction de vie chez les adultes. Les auteurs, Brittany Stahnke, Morgan E. Cooley et Amy Blackstone, se sont penchés sur une question importante, car de plus en plus de personnes choisissent ou se retrouvent sans enfants. L’étude rassemble des résultats publiés entre 1979 et 2020 pour comprendre si ne pas avoir d’enfants influence la perception de la vie et pour mieux cerner les besoins de ces individus.
Pour réaliser cette analyse, 15 études ont été sélectionnées parmi 156 articles trouvés initialement. Ces recherches incluent des approches différentes, comme des enquêtes et des entretiens, et couvrent divers pays et cultures. Les participants étaient variés en âge, statut matrimonial et niveau d’éducation. Cependant, certains aspects, comme l’orientation sexuelle ou l’origine ethnique, ont été peu abordés, laissant des zones d’ombre. Les études retenues devaient mesurer la satisfaction de vie et avoir été publiées dans des journaux scientifiques.
Les résultats montrent que les adultes sans enfants ont une satisfaction de vie souvent égale ou supérieure à celle des parents. Les avantages mentionnés incluent une plus grande liberté personnelle, une stabilité financière et des relations de couple plus harmonieuses. Cependant, ces personnes rencontrent parfois des jugements sociaux négatifs, notamment des critiques envers les femmes perçues comme égoïstes ou moins épanouies parce qu’elles n’ont pas d’enfants.
Les influences culturelles jouent un rôle important. Dans les sociétés qui valorisent beaucoup la parentalité, comme certaines sociétés pronatalistes, les femmes sans enfants signalent parfois une satisfaction de vie plus faible. En revanche, dans les pays moins focalisés sur la reproduction, ces différences tendent à disparaître. Par exemple, des hommes sans enfants vivant dans des pays occidentaux rapportent souvent une satisfaction de vie comparable ou supérieure à celle des pères, surtout s’ils sont en couple.
Malgré ces résultats, il reste des lacunes dans la recherche. La plupart des études sont ponctuelles, ce qui limite la compréhension de l’évolution de la satisfaction de vie sur le long terme. De plus, peu d’études différencient ceux qui choisissent de ne pas avoir d’enfants et ceux qui n’en ont pas par contrainte. Cette distinction pourrait pourtant avoir un impact important sur la satisfaction de vie, mais elle est peu explorée.
Les auteurs recommandent de mener davantage de recherches qualitatives et à long terme pour comprendre les facteurs complexes liés à l’absence d’enfants. Ils suggèrent aussi d’étudier l’influence des contextes culturels et des caractéristiques individuelles pour éclairer les politiques et les interventions. Cette étude montre que ne pas avoir d’enfants n’est pas nécessairement un obstacle à une vie satisfaisante et que divers facteurs personnels et sociétaux influencent cette perception.