La National Alliance for Optional Parenthood, initialement connue sous le nom de National Organization for Non-Parents (N.O.N.), a vu le jour en 1972 à Palo Alto, en Californie. Fondée par Ellen Peck et Shirley Radl, cette organisation avait pour but de promouvoir la liberté de choisir une vie sans enfants. À une époque marquée par un fort pronatalisme, cette association s’est positionnée comme un soutien pour ceux qui remettaient en question les attentes sociales autour de la parentalité. Elle défendait l’idée que ne pas avoir d’enfants était un choix légitime et proposait une alternative aux normes culturelles valorisant systématiquement la parentalité.
L’organisation a évolué pour devenir un groupe de soutien pour les individus optant pour une vie sans enfants tout en menant des actions de plaidoyer contre le pronatalisme. Selon ses statuts, ses objectifs comprenaient l’éducation du public sur la non-parentalité, le soutien aux personnes faisant ce choix, la sensibilisation aux problèmes de surpopulation et la collaboration avec d’autres groupes partageant les mêmes idéaux. N.O.N. a successivement établi ses bureaux à Reisterstown, Baltimore, puis Washington, D.C., reflétant son ambition de toucher un public de plus en plus large. Parmi ses contributions notables figure la publication de Am I Parent Material?, un ouvrage toujours distribué aujourd’hui par ETR Associates, situé à Scotts Valley, Californie.
L’une des initiatives les plus durables de l’organisation fut la création, en 1972, du Non-Parents’ Day, célébré chaque 1ᵉʳ août. Quarante ans plus tard, en 2013, cette journée a été réintroduite sous le nom de Journée Internationale de la Non-Parentalité par Laura Carroll, une autrice engagée dans la promotion du choix de vie sans enfants. Cet événement vise à honorer les personnes ayant choisi de ne pas devenir parents et à encourager l’acceptation de ce choix dans la société.
L’impact de la National Alliance for Optional Parenthood s’est également manifesté par une riche production éditoriale. Ellen Peck et d’autres auteurs affiliés ont publié plusieurs ouvrages influents, tels que The Baby Trap (1971), Mother’s Day Is Over (1973) et Pronatalism: The Myth of Mom and Apple Pie (1974). Ces travaux critiquaient les stéréotypes sociaux et encourageaient une réflexion critique sur la parentalité. Plus récemment, des auteurs comme Laura Carroll ont prolongé cet héritage avec des publications telles que The Baby Matrix (2012), qui plaide pour un changement des mentalités vis-à-vis de la parentalité et de la reproduction.
En remettant en question les normes sociales, la National Alliance for Optional Parenthood a contribué à créer ce que Shirley Radl appelait un « espace social » : du temps, de l’énergie et des ressources permettant aux individus de s’engager dans des causes sociales, politiques ou personnelles. Le groupe a également souligné les bénéfices écologiques et économiques liés à la réduction des naissances, tout en dénonçant les pressions sociales et les jugements souvent portés sur les couples sans enfants.
Malgré la dissolution de l’organisation dans les années 1980, ses idées continuent d’inspirer les débats actuels sur la parentalité. Des figures comme Shirley Radl ont mis en lumière l’hypocrisie des normes sociales, dénonçant le mépris envers les non-parents tout en soulignant les difficultés vécues par de nombreux parents malheureux dans leurs choix. Ces critiques demeurent pertinentes aujourd’hui, alors que la question de la parentalité est examinée sous des angles écologiques, économiques et personnels.
La National Alliance for Optional Parenthood a été une organisation pionnière, offrant à ceux qui choisissent une vie sans enfants une voix, un soutien et une légitimité. Son message, centré sur la liberté individuelle et la diversité des modes de vie, résonne encore dans une époque où les questions de choix personnels et de durabilité prennent une importance croissante.