Choisir sa méthode de stérilisation, dépend de beaucoup d’éléments. Une personne souffrant d’hyperfertilité préférera peut-être la sécurité d’une salpingectomie, tandis qu’une autre souffrant d’endométriose pourra se pencher sur une hystérectomie. L’important, c’est de se renseigner correctement et de comprendre ce qui colle le mieux à ses propres besoins. En discuter avec un professionnel de santé ou avec des personnes ayant effectué ce parcours pourra vous aider à faire lumière sur le sujet.
Ligature tubaire
Le taux de réussite en tant que contraceptif des méthodes de stérilisation tubaire est estimé à 99,5 %. La ligature tubaire par clips est réalisée sous cœlioscopie et anesthésie générale, ici des clips en acier sont placés sur chaque trompe. Ceux-ci peuvent ensuite potentiellement être retirés mais
endommagent les trompes, les obstruant même parfois complètement.
C’est une intervention réalisée en ambulatoire. Il a été observé des cas de migrations desdits clips et un taux de réussite moindre chez un public âgé de moins de 35 ans, du fait de la capacité du corps à effectuer une réimperméabilisation des trompes (celles-ci se reconstituent et les ovocytes peuvent à nouveau se déplacer jusqu’à l’utérus).
Ligature tubaire par cautérisation consiste, par cœlioscopie et en anesthésie générale, par atteindre les trompes de Fallope, qui relient les ovaires à l’utérus et de les couper en deux endroits, les plaies sont ensuite cautérisées. Généralement, le chirurgien effectue deux incisions. Une au niveau du nombril et une sur le haut du pubis, qui s’effaceront avec le temps (comptez tout de même une petite année).
Salpingectomie bilatérale
La salpingectomie bilatérale fonctionne un peu sur le même principe mais en coupant la quasi-totalité de chaque trompe de Fallope. Cette intervention peut être proposée pour s’assurer de l’impossibilité d’une réimperméabilisation des trompes ou en cas de grossesse extra-utérine. Elle est généralement réalisée en ambulatoire et ne nécessite pas d’hospitalisation plus longue sauf en cas de complications. Plus invasive que la ligature simple, prévoir un temps de repos plus long, et éviter les efforts comme le port de charges lourdes.
Hystérectomie
Toujours sous anesthésie générale, l’hystérectomie permet le retrait total de l’utérus, du col ainsi que des trompes. Cette opération, bien que reconnue comme technique de contraception est difficile d’accès, sous couvert de refus de retirer un organe dit sain. Il est possible d’avoir recours à une hystérectomie dans le cadre d’un parcours de transition, ainsi qu’en cas d’endométriose sévère.
Cette opération peut être réalisée par cœlioscopie, par voie basse ou encore par voie abdominale (c’est la technique la plus ancienne, elle est reconnue comme plus invasive et laisse des cicatrices plus visibles avec un risque accru d’adhérences). Une hospitalisation de plusieurs jours est à prévoir, c’est une intervention lourde. Son taux de réussite en tant que contraceptif est de 100%.
Novasure
Hormis l’hystérectomie, aucune de ces opérations n’a d’incidence sur les menstruations : tant que l’utérus et/ou l’endomètre sont présents, celles-ci ne disparaîtront pas. Il existe une intervention dite « Novasure » permettant par thermocoagulation d’effectuer une ablation de l’endomètre et ainsi d’atténuer ou parfois même d’empêcher les menstruations. Néanmoins, ce n’est pas un procédé reconnu comme contraceptif du fait de la capacité du corps à régénérer ces tissus.
Concernant l’efficacité du procédé, dans 50% des cas est observé un arrêt complet des menstruations. Dans 40% des cas, celles-ci sont réduites à un volume modéré ou léger. Puis dans les 10% de cas restants, aucun changement dans le flux n’a été rapporté. Il est parfois nécessaire de renouveler l’opération pour observer un résultat. Du fait de l’impact sur l’endomètre, il est déconseillé d’avoir recours à cette méthode si un désir de grossesse est encore présent.
Vasectomie
Opération sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale qui consiste à une section des canaux déférents, de manière à empêcher les spermatozoïdes de rejoindre le liquide séminal. Pour atteindre les canaux, deux incisions sont effectuées au niveau du scrotum. Des techniques plus récentes dites « sans bistouri » limitent les marques laissées par l’intervention. Cette opération n’est pas considérée comme invasive, elle génère peu de douleurs (il est plus courant d’entendre parler de gêne). Un arrêt de travail peut être demandé. Son taux d’efficacité est estimé à 99,8 %. Il faut toutefois attendre la réalisation d’un spermogramme, 3 mois après pour en confirmer l‘efficacité. En effet, les spermatozoïdes déjà présents dans le circuit du liquide séminal vont disparaître petit à petit, il est donc important de conserver un autre moyen de contraception jusqu’au spermogramme de vérification.
Orchidectomie
Cette opération consiste en l’ablation des testicules, elle ne peut être réalisée en France que dans le cadre d’un traitement chirurgical lié à des lésions cancéreuses ou dans le cadre d’un parcours de réassignation sexuelle. Une orchidectomie bilatérale aura un effet contraceptif à 100%. Comme suite à une vasectomie, il faudra attendre plusieurs semaines avant que tous les spermatozoïdes aient été évacués.
Nullification
Il s’agit ici d’une opération de retrait de l’appareil génital, considérée comme une mutilation en France, elle n’y est donc pas réalisée, à moins que la personne ne souffre d’une pathologie (de type cancéreuse) touchant la ou les zones. Ici aussi, en tant que contraceptif, cette méthode est efficace à 100%.
Essure
C’est un dispositif de contraception définitif désormais en suspens en Europe depuis 2017, suite à de nombreuses plaintes d’effets secondaires (réactions allergiques au composé, migration du dispositif, rupture du dispositif, dépression, douleurs). Il consiste en des implants en acier (contenant du nickel, allergène) glissés par voie basse dans les trompes, celles-ci s’en retrouvent obstruées et inflammées. L’opération ne nécessitait ni anesthésie générale ni marque visible. Les dispositifs ne peuvent par contre pas être retirés de le même façon. Les conséquences de l’utilisation de ce procédé ont été et sont encore lourdes pour des milliers de personnes et ne sont toujours pas reconnues par la justice.
La pilule
Probablement la méthode de contraception la plus utilisée dans le monde, la pilule a taux d’efficacité de l’ordre de 99,7%. Toutefois cette efficacité peut être compromise à cause d’un oubli ou d’un vomissement. Agissant sur les hormones, elle peut avoir des effets secondaires indésirables comme des saignements, des douleurs mammaires, une sécheresse vaginale et peut même faire baisser la libido. On note aussi l’apparition d’acné hormonale chez certaines utilisatrices.