La pression sociale est un phénomène auquel bon nombre de personnes qui ne souhaitent pas d’enfant sont confrontés. Souvent l’entourage encourage vivement à procréer avec des arguments très discutables comme « c’est le but de la vie ». Lorsque l’on arrive à s’en défaire et que l’on décide de prendre ses propres décisions, on arrive souvent à la conclusion que faire des enfants n’est pas réellement la chose que l’on désire dans sa vie.
Regret d’être parent : un vrai tabou
Une chose est certaine, si vous interrogez la plupart des parents, rares sont ceux qui vous diront qu’ils regrettent leur choix. Un point de vue assez inacceptable en société pourtant ces cas existent réellement. Il y a quelques temps, une mère venait nous parler de ce sujet important. Il en résulte que dans la plupart du temps, c’est cette fameuse pression sociale qui force un peu la main aux couples qui se décident « à faire comme les autres ». Difficile de parler de choix lorsque c’est l’influence de son entourage qui conduit à la parentalité.
Un tabou qui ne fait que renforcer l’idée que devenir parent est une chose merveilleuse puisque les prises de parole sur la question sont très rares de manière à ne pas choquer les entourages de ces parents qui n’ont, semble-t-il, pas pris la bonne décision. J’ai commencé à m’impliquer dans la communauté childfree depuis plus de 10 ans et à de nombreuses reprises j’ai reçu le soutien de mères qui comprenaient la démarche et surtout cette idée que faire des enfants doit être un vrai choix. Dans la pratique, on se rend compte que ça n’est pas toujours le cas et cette étude montre bien à quel point il y a un réel problème sociétal autour de la parentalité.
Une étude allemande édifiante
Réalisée par l’institut de sondage en ligne YouGov qui permet de répondre aux questions de façon anonyme et sans interlocuteur en face de soi, une étude avait montré que près de 20 % des allemands regrettaient d’avoir fait des enfants et 7 % étaient indécis sur la question. Des chiffres assez inquiétants. A un moment où on s’interroge sur l’avenir de la planète et que la surpopulation va devenir une catastrophe écologique dans quelques années, il semble intéressant de se demander si les politiques ne devraient pas mettre ce sujet sur la table et envisager une certaine forme de décroissance. Au regard de ces résultats, on se dit que bon nombre de personnes auraient été plus heureuses sans enfant.
Une culture d’après-guerre qui n’a plus de sens de nos jours. S’il fallait tout reconstruire et repeupler après 1945, aujourd’hui, la question d’augmenter encore plus la population devient problématique. Le marché du travail n’est pas capable de créer des emplois à l’infini d’autant plus que l’automatisation et le numérique tendent à réduire les postes. La croissance démographique est un non-sens dans notre société moderne. L’étude montre aussi qu’il y aurait probablement plus de gens heureux de cette manière, un facteur qui est souvent oublié par nos politiques qui espèrent toujours une croissance économique utopiste.
C’est votre choix
C’est une chose que l’on s’efforce de rappeler régulièrement ici mais que l’on souhaite ou non avoir des enfants, il faut absolument que cette décision vienne de vous. Ca n’est ni la société, ni vous entourage qui doivent décider de ce que vous voulez faire de votre vie. La parentalité n’est pas anodine et bouleverse le quotidien de bon nombre de personnes. Tout le monde n’est pas égal sur le sujet et il faut réellement se demander si cette « envie » vient réellement de vous ou si c’est cette pression sociale qui vous incite à le faire. Avoir une réflexion profonde avant de se lancer semble essentiel. Rien ni personne ne doivent dicter vos propres choix.
Enfin, j’ajouterais un petit mot pour les personnels de santé qui font la vie dure aux childfree qui souhaitent se faire stériliser en prétextant que 5 % des personnes regrettent ce choix (un chiffre qui n’est qu’une estimation et que personne n’a jamais « porté plainte » pour ça), le fait est que le cœur du problème se situe surtout du côté des personnes qui souhaitent avoir des enfants. Pourquoi n’évoque-t-on jamais le fait que 20 % des gens regrettent d’être parents ?
Sources : Libération / YouGouv