La stérilisation volontaire reste un acte médical difficilement accessible pour de nombreuses personnes, en particulier les femmes. Derrière une procédure légalement encadrée se cachent des jugements, des refus non justifiés et un parcours du combattant pour celles et ceux qui ne souhaitent pas d’enfant.
Le parcours du combattant pour la stérilisation volontaire
En théorie, toute personne majeure peut demander une stérilisation contraceptive. En pratique, les médecins opposent souvent une résistance, voire des objections morales. Les jeunes femmes, nullipares ou simplement jugées trop « instables » se heurtent fréquemment à des discours paternalistes. La parole des personnes childfree est régulièrement remise en cause, comme si leur choix n’était qu’un caprice passager. Ce refus d’écoute touche surtout les femmes, auxquelles on impose une norme reproductive implicite, les renvoyant à une maternité attendue et perçue comme naturelle.
Professionnels de santé « safe » : quelques initiatives
Pour contourner ces blocages, certain·es patient·es cherchent des professionnel·les véritablement respectueux·ses de leur autonomie. Des initiatives comme la carte des médecins « safe » de Gras Politique ou la base de données du site Gyn&Co permettent de trouver des soignant·es ouvert·es aux demandes de stérilisation sans jugement. Ces listes, alimentées par les témoignages des patient·es, visent à favoriser un accès aux soins sans violences symboliques ni discrimination.
Gras Politique propose deux répertoires : une carte recensant les praticien·nes considéré·es comme bienveillant·es et une autre listant les professionnel·les à éviter. Gyn&Co, de son côté, met en avant une sélection de soignant·es ayant reçu des recommandations positives, notamment pour leur capacité à écouter, respecter les choix et adapter leurs pratiques aux vécus des patient·es (queer, handi, racisé·es, travailleur·ses du sexe, etc.). Ces plateformes sont devenues essentielles pour de nombreuses personnes en quête d’un accompagnement digne et non intrusif.
Même si ces listes ne font pas l’unanimité chez les institutions médicales, elles répondent à une urgence : permettre à chacun·e de trouver un·e professionnel·le qui respecte ses droits, notamment le droit fondamental à disposer de son corps. Face aux refus répétés et aux violences médicales ordinaires, ces outils communautaires apportent un soutien concret et précieux.
Choisir la stérilisation ne devrait pas être un combat. Dans un système médical encore marqué par le sexisme et les normes reproductives, les initiatives comme Gyn&Co et Gras Politique ouvrent une voie vers un accès aux soins plus juste et respectueux des choix individuels.